Publié le 12 mars 2024

Ressentir du confort à 19°C n’est pas un sacrifice, mais le résultat d’une stratégie intelligente et progressive.

  • La clé n’est pas le chiffre sur le thermomètre, mais la maîtrise de la température ressentie (gestion de l’humidité, des parois froides et des courants d’air).
  • Une acclimatation progressive du corps et une adaptation de la température pièce par pièce sont bien plus efficaces et confortables qu’un changement brutal.

Recommandation : Avant de baisser le chauffage, commencez par auditer votre confort réel (air, humidité, parois) pour transformer la sobriété en un véritable projet de bien-être.

« Baissez le chauffage à 19°C ! ». Ce conseil, martelé par l’ADEME et le gouvernement français, résonne dans tous les foyers à l’approche de l’hiver. Sur le papier, la promesse est belle : un geste simple pour la planète et pour le portefeuille. Mais dans la réalité, pour beaucoup, cette recommandation s’accompagne d’une autre image : celle du plaid sur les genoux, du thé fumant à portée de main et d’une persistante sensation de froid. On nous dit de mettre un pull de plus, de fermer les volets, mais le confort, lui, ne semble pas toujours au rendez-vous. La sobriété énergétique apparaît alors comme une contrainte, un petit sacrifice quotidien.

Et si l’erreur était de voir ces 19°C comme une punition ou une fin en soi ? Si la véritable approche, plus ambitieuse et bien plus confortable, consistait à transformer notre logement et nos habitudes pour que 19°C devienne la nouvelle norme du bien-être ? Il ne s’agit pas seulement de baisser un thermostat, mais de rééduquer notre perception du confort thermique. Cela implique de comprendre pourquoi 19°C peut sembler glacial dans une « passoire thermique » mais agréable dans une maison bien isolée, ou comment la gestion de l’humidité peut radicalement changer notre ressenti. C’est passer d’un confort passif, où l’on attend tout du radiateur, à un confort thermique actif, où l’on devient l’acteur de son propre bien-être.

Cet article n’est pas une injonction de plus. C’est une feuille de route, un accompagnement bienveillant pour faire de cet objectif de 19°C non pas une contrainte, mais un projet de confort réussi. Nous allons décortiquer ensemble les économies réelles, les astuces pour s’habituer sans souffrir, les températures idéales pour chaque pièce et, surtout, le rôle fondamental de votre logement dans cette équation. Préparez-vous à changer de regard sur le chauffage.

Pour vous guider dans cette démarche, cet article est structuré pour répondre à toutes vos interrogations. Du calcul des économies potentielles aux stratégies d’adaptation, en passant par l’analyse des impacts sur votre santé et le rôle crucial de l’isolation, découvrez un plan d’action complet.

Chauffer à 19°C au lieu de 20°C : combien d’euros économisés à la fin de l’hiver ?

La règle la plus souvent citée est simple : baisser son chauffage de 1°C permet de réaliser environ 7% d’économies d’énergie. Si ce chiffre est une bonne base de départ, la réalité financière est bien plus nuancée. Le montant réel en euros dépend drastiquement de trois facteurs : la surface de votre logement, la qualité de son isolation et le prix de votre énergie. Pour un même effort, les résultats peuvent varier du simple au double. Il est donc plus juste de parler d’une fourchette d’économies que d’un chiffre unique.

Pour concrétiser cette idée, examinons l’impact sur une facture de chauffage électrique. Les données montrent clairement que l’âge du logement, et donc son niveau d’isolation, est le facteur déterminant. Une analyse comparative récente met en lumière ces disparités, comme le montre ce tableau.

Coût annuel du chauffage électrique et économies potentielles en baissant de 1°C
Surface Logement ancien (avant 1975) Logement récent (après 1975) Économie annuelle à 19°C (-7%)
50m² 1 887€ 1 335€ 132€ / 93€
100m² 3 774€ 2 669€ 264€ / 187€

L’économie potentielle est donc loin d’être négligeable, surtout dans un logement ancien et énergivore. Cependant, il ne faut pas oublier que la maîtrise de la température ne se résume pas à fixer une consigne. L’optimisation via la programmation est un levier encore plus puissant. Par exemple, l’ADEME indique qu’un thermostat connecté peut générer jusqu’à 15% d’économies supplémentaires. Sur une facture de 1800€, cela représente 270€, bien plus que le simple passage de 20°C à 19°C. La véritable économie ne vient pas d’un seul geste, mais d’une stratégie globale de pilotage.

La question n’est donc pas seulement « combien puis-je économiser ? », mais « comment puis-je atteindre cet objectif de manière confortable ? ». Car une économie subie dans le froid est rarement une économie durable.

Comment s’habituer à 19°C à la maison (sans avoir froid)

Soyons clairs : si vous avez l’habitude de vivre à 21°C ou 22°C, passer brutalement à 19°C est la meilleure recette pour l’échec. Votre corps, habitué à un certain niveau de confort, va percevoir ce changement comme une agression. La clé du succès réside dans l’acclimatation progressive. Il faut rééduquer en douceur votre « thermostat intérieur » pour qu’il s’adapte à cette nouvelle norme. Cela demande un peu de patience et une stratégie sur plusieurs jours.

Voici un programme simple pour vous acclimater sur une semaine :

  • Jours 1-2 : Baissez la température à 20,5°C. La différence est quasi imperceptible, mais c’est une première étape. Prévoyez une couche de vêtement supplémentaire (un gilet, un sweat léger).
  • Jours 3-4 : Descendez à 20°C. Profitez-en pour intégrer un peu plus d’activité physique légère à la maison : quelques minutes de ménage, monter les escaliers au lieu de crier à l’autre bout de la maison.
  • Jours 5-6 : Passez à 19,5°C. C’est le moment de sortir les alliés du confort : un plaid en laine sur le canapé, des chaussons plus chauds.
  • Jour 7 : Stabilisez à 19°C. Votre corps a commencé son adaptation. Concentrez la chaleur dans les zones où vous êtes statique (le salon, le bureau).

Mais la température de l’air n’est qu’une partie de l’équation du confort. Un autre facteur, souvent sous-estimé, est l’humidité relative de l’air, ou hygrométrie. Un air trop sec (fréquent en hiver avec le chauffage) donne une sensation de froid et irrite les voies respiratoires. Un air trop humide donne une sensation de moiteur désagréable et favorise les moisissures. L’idéal est de maintenir un taux d’humidité entre 40% et 60%. Pour contrôler ce paramètre, un simple hygromètre (souvent intégré aux stations météo d’intérieur) est un investissement très utile.

Gros plan sur un hygromètre moderne affichant 50% d'humidité dans un intérieur confortable

En effet, selon les normes de confort thermique, le standard est souvent défini autour de 20°C avec 50% d’humidité. En maîtrisant ce taux (en aérant correctement, en utilisant des plantes ou un humidificateur si besoin), vous rendrez les 19°C bien plus supportables, voire agréables.

S’habituer à 19°C n’est donc pas une question de volonté, mais de méthode. En combinant acclimatation progressive et gestion de l’humidité, vous mettez toutes les chances de votre côté.

19°C, c’est une moyenne : les températures idéales pour chaque pièce de la maison

L’un des plus grands malentendus autour de la recommandation des 19°C est de l’appliquer uniformément dans tout le logement. C’est une erreur qui peut coûter cher en confort et en énergie. Les 19°C sont en réalité une température moyenne de consigne pour les pièces de vie (salon, salle à manger, bureau) lorsqu’elles sont occupées. Chaque espace de la maison a des besoins spécifiques, et adapter la température en fonction de l’usage est l’un des principes fondamentaux de la sobriété énergétique intelligente.

L’ADEME propose des recommandations précises qui permettent d’allier confort et économies. Chauffer une chambre à 19°C est non seulement inutile, mais aussi contre-productif pour la qualité du sommeil. À l’inverse, 19°C dans la salle de bain au moment de la douche peut vite tourner à l’épreuve. La modulation est la clé.

Températures recommandées par l’ADEME, pièce par pièce
Pièce Température jour (occupée) Température nuit (ou inoccupée) Bénéfice
Salon/Séjour 19°C 16-17°C Économie de 7% par degré baissé
Chambres 17°C 16-17°C Meilleur sommeil et économies
Salle de bain 22°C (pendant l’utilisation) 17°C (le reste du temps) Confort ciblé, pas de gaspillage
Couloirs/Entrée 17°C 16-17°C Limite les déperditions

Cette approche, appelée « zonage », n’est efficace que si elle est automatisée grâce à des vannes thermostatiques sur chaque radiateur et, idéalement, un thermostat programmable. L’idée est de ne chauffer fortement que là où c’est nécessaire, et seulement quand c’est nécessaire.

Il est aussi intéressant de noter que le dogme du 19°C est parfois nuancé par les experts eux-mêmes. Certains considèrent que cette valeur, issue de réglementations post-choc pétrolier, pourrait être légèrement réévaluée. Comme le souligne Nick Barber, expert en gestion énergétique, dans une analyse pour Presse-Citron :

Les experts s’accordent désormais sur un nouveau standard : 20°C représente la véritable température de référence pour les pièces de vie

– Nick Barber, Expert en gestion énergétique, Presse-Citron

L’objectif final est de créer un environnement confortable et économe, que la consigne de référence soit fixée à 19°C ou 20°C, en adaptant intelligemment la chaleur aux besoins réels de chaque espace.

Chauffer à 19°C : quels sont les impacts sur votre santé ?

Au-delà des économies, une question légitime se pose : est-ce bon pour la santé de vivre dans un environnement plus frais ? Contrairement à une idée reçue, une température modérée présente plusieurs avantages pour l’organisme. Loin d’être néfaste, elle peut même être bénéfique, à condition de respecter certaines règles. Le principal bienfait concerne la qualité du sommeil. Un environnement trop chaud perturbe les cycles de sommeil et empêche le corps de baisser sa température interne, un processus nécessaire à un repos profond et réparateur. C’est pourquoi l’ADEME recommande une température de 16 à 17°C dans les chambres.

De plus, un environnement légèrement plus frais oblige le corps à travailler un peu plus pour maintenir sa température à 37°C. Cela stimule le métabolisme et la circulation sanguine. Évidemment, il ne s’agit pas de grelotter en permanence, ce qui serait un stress inutile pour l’organisme. L’idée est de maintenir un confort actif, où le corps est sollicité de manière saine.

Cependant, la recommandation des 19°C n’est pas une loi universelle. Elle doit être impérativement adaptée aux profils les plus fragiles. Il s’agit d’une question de justice thermique. Pour les nourrissons, les jeunes enfants et les personnes âgées ou malades, dont le système de thermorégulation est moins performant, une température plus élevée est indispensable. Le Code de l’énergie français est d’ailleurs très clair à ce sujet : pour les établissements accueillant des publics fragiles, comme les crèches ou les EHPAD, la température recommandée est plutôt de 22°C, avec un maximum fixé à 24°C. Il n’est donc pas question d’imposer 19°C à une grand-mère frileuse ou à un bébé dans sa chambre.

En résumé, pour un adulte en bonne santé, vivre à 19°C est non seulement sans danger, mais peut même être bénéfique. Pour les plus vulnérables, le bon sens et l’écoute des besoins priment sur n’importe quelle recommandation générale.

Pourquoi 19°C est confortable dans une maison bien isolée (et glacial dans une passoire)

C’est l’injustice fondamentale de la sobriété énergétique : pourquoi vos amis se sentent-ils parfaitement à l’aise à 19°C dans leur appartement neuf, alors que chez vous, le même chiffre sur le thermomètre vous donne envie de garder votre manteau ? La réponse ne se trouve pas dans votre frilosité, mais dans vos murs. Le niveau d’isolation de votre logement est le facteur qui a le plus d’impact sur votre confort thermique, bien plus que la puissance de vos radiateurs.

Dans une maison mal isolée, une « passoire thermique », les murs, les fenêtres et le sol sont froids. Même si l’air ambiant est chauffé à 19°C, votre corps, au contact ou à proximité de ces surfaces froides, va perdre de la chaleur par rayonnement. C’est le fameux effet « paroi froide ». Votre température ressentie sera bien inférieure à la température de l’air. À l’inverse, dans une maison bien isolée, les parois sont à une température proche de celle de l’air. Votre corps ne subit plus cette déperdition de chaleur et la sensation de confort est immédiate et durable. La différence de consommation est également spectaculaire : selon l’ADEME, l’isolation impacte directement la consommation, passant de 150 kWh/m²/an pour un logement d’avant 1975 à 106 kWh/m²/an après.

Vue comparative d'un mur isolé et non isolé montrant la différence de température ressentie

Cette distinction est cruciale. Elle explique pourquoi l’effort de sobriété semble insurmontable pour les habitants des 5 millions de passoires thermiques en France. Si une rénovation globale n’est pas toujours possible, surtout pour les locataires, il existe des solutions palliatives peu coûteuses pour lutter contre les déperditions et améliorer le confort ressenti.

Plan d’action : votre kit de survie en passoire thermique

  1. Installer des rideaux thermiques épais : Placez-les devant les fenêtres, surtout la nuit. Ils créent une couche d’air isolante et peuvent réduire les déperditions jusqu’à 60%.
  2. Poser des joints d’isolation : Faites le tour de vos fenêtres et portes. Si vous sentez un courant d’air, posez des joints adhésifs en mousse ou en caoutchouc.
  3. Utiliser des boudins de porte : Un classique redoutablement efficace pour bloquer l’air froid qui s’infiltre sous les portes d’entrée ou de séparation avec des pièces non chauffées.
  4. Placer des tapis épais au sol : Ils coupent la sensation de froid venant du sol, surtout si vous êtes au-dessus d’une cave ou d’un garage non isolé.
  5. Installer un film isolant sur les fenêtres : Pour les simples vitrages, un film thermorétractable transparent peut créer un effet « double vitrage » et limiter la sensation de paroi froide.

En fin de compte, l’isolation est le premier radiateur de la maison. Avant même de penser à augmenter la puissance de votre chauffage, la priorité est de conserver la chaleur que vous produisez.

10 gestes du quotidien qui peuvent vous faire économiser 200€ sur votre facture de chauffage

Si la rénovation et l’isolation sont les chantiers les plus impactants, il ne faut pas sous-estimer le pouvoir des écogestes. En effet, le chauffage représente selon l’ADEME en moyenne 66% des dépenses énergétiques d’un ménage français. Chaque geste, même minime, a donc une répercussion directe sur la facture. L’accumulation de ces petites habitudes peut représenter plusieurs centaines d’euros d’économies à la fin de l’hiver, sans investissement majeur.

Loin des idées reçues, ces gestes ne sont pas synonymes d’inconfort. Au contraire, beaucoup d’entre eux visent à améliorer le rendement de votre installation et à mieux conserver la chaleur. Voici une liste, inspirée des recommandations de l’ADEME, des actions les plus rentables :

  • Fermer les volets et rideaux la nuit : C’est le geste le plus efficace. Il peut réduire les déperditions de chaleur par les fenêtres jusqu’à 60%.
  • Purger les radiateurs : Une fois par an, au début de la saison de chauffe. L’air emprisonné empêche l’eau chaude de circuler et peut réduire le rendement de 5 à 10%.
  • Dépoussiérer les radiateurs : Une couche de poussière agit comme un isolant et empêche la chaleur de se diffuser correctement. Un simple coup de chiffon peut améliorer l’efficacité de 5%.
  • Ne rien placer devant ou sur les radiateurs : Un canapé, un meuble ou du linge qui sèche dessus bloquent la diffusion de la chaleur et forcent le système à surconsommer.
  • Baisser la température en cas d’absence et la nuit : Passer de 19°C à 16°C ou 17°C pendant plus de deux heures d’absence ou la nuit permet d’économiser environ 7% d’énergie supplémentaires.
  • Aérer 5 à 10 minutes par jour : Même en hiver. Cela renouvelle l’air et évacue l’humidité, rendant l’air plus sain et plus facile à chauffer qu’un air humide.
  • Couvrir les casseroles pendant la cuisson : Ce geste simple divise par quatre la consommation d’énergie nécessaire pour faire bouillir de l’eau. La vapeur d’eau contribue aussi à humidifier l’air.
  • Vérifier la pression de la chaudière : Pour les chaudières à gaz, une pression adéquate (généralement entre 1 et 1,5 bar) garantit un fonctionnement optimal.

En adoptant ces réflexes, vous ne réduisez pas seulement votre facture, vous devenez un acteur conscient et efficace de votre consommation énergétique, transformant des contraintes apparentes en un mode de vie plus intelligent.

Température de l’air ou ressentie : pourquoi votre thermomètre vous ment

C’est une expérience que nous avons tous vécue : le thermostat affiche fièrement 19°C, mais une sensation de froid persiste. Vous vous demandez si vous êtes anormalement frileux ou si l’appareil est défaillant. La réponse est ailleurs : votre thermomètre ne mesure que la température de l’air, alors que votre corps, lui, est sensible à la température ressentie (ou « température opérative »). Cette dernière est une moyenne entre la température de l’air et celle des parois qui vous entourent (murs, sol, fenêtres).

Cette nuance est fondamentale et explique pourquoi la même température d’air peut procurer des sensations si différentes. Si vous êtes dans une pièce aux murs froids et mal isolés, votre corps va rayonner de la chaleur vers ces parois, créant une déperdition thermique et donc une sensation de froid, même si l’air est chaud. C’est le fameux effet « paroi froide », qui est le principal coupable de l’inconfort dans les logements mal isolés.

Étude de cas : l’impact concret de l’effet paroi froide

Imaginons une pièce chauffée à 19°C. Dans un logement bien isolé, les murs sont environ à 18°C. La température ressentie est de (19+18)/2 = 18,5°C, ce qui est très confortable. Prenons maintenant la même pièce dans une passoire thermique où un mur extérieur non isolé est à 12°C. La température ressentie chute à (19+12)/2 = 15,5°C ! Votre corps a l’impression d’être dans une pièce à 15,5°C, alors que le thermomètre indique bien 19°C. C’est la raison pour laquelle on a tendance à surchauffer ces logements pour compenser, créant un cercle vicieux de gaspillage énergétique.

Au-delà des parois, deux autres facteurs influencent la température ressentie : l’humidité de l’air (un air humide paraît plus froid) et les courants d’air. Une simple fuite d’air au niveau d’une fenêtre peut faire chuter la température ressentie de plusieurs degrés à proximité. Lutter contre ces trois éléments – parois froides, humidité excessive et courants d’air – est donc bien plus efficace pour votre confort que de monter le chauffage d’un ou deux degrés.

Ainsi, avant de maudire votre thermostat, posez la main sur vos murs, vérifiez le taux d’humidité et traquez les courants d’air. Le véritable indicateur de confort n’est pas un chiffre sur un écran, mais l’harmonie thermique de votre environnement global.

À retenir

  • L’économie de 7% par degré est une moyenne ; le gain réel en euros sur votre facture dépend surtout du niveau d’isolation de votre logement.
  • Le confort à 19°C s’obtient en gérant la température ressentie (humidité entre 40-60%, lutte contre les parois froides) et en s’acclimatant progressivement.
  • L’isolation est le facteur le plus important : 19°C dans un logement bien isolé est souvent plus confortable que 21°C dans une passoire thermique.

Facture de chauffage : le plan d’attaque pour la diviser par deux

Atteindre l’objectif de 19°C n’est que la première étape. Pour ceux qui veulent aller plus loin et réduire drastiquement leur facture de chauffage, il faut envisager un plan d’action structuré. Les petits gestes du quotidien sont essentiels, mais pour diviser sa facture par deux, des investissements plus conséquents sont souvent nécessaires. La stratégie se décline en trois niveaux, du plus simple au plus ambitieux, permettant à chacun d’agir selon ses moyens et son statut (locataire ou propriétaire).

Le Niveau 1 (0-100€) regroupe tous les écogestes et les optimisations à faible coût : purger et dépoussiérer les radiateurs, installer des joints, des rideaux thermiques et des boudins de porte. C’est le socle de base, accessible à tous. Le Niveau 2 (100-1000€) concerne l’amélioration du pilotage, avec l’installation de vannes thermostatiques connectées ou d’un thermostat programmable. C’est l’étape de l’intelligence énergétique. Enfin, le Niveau 3 (+1000€) est celui des grands chantiers : la rénovation globale, l’isolation des murs, des combles ou du sol, et le changement du système de chauffage.

Ce dernier point est crucial. Si votre système de chauffage est ancien, énergivore ou inadapté, même la meilleure isolation du monde ne suffira pas. Le choix d’une énergie et d’un équipement performant est un levier majeur d’économies, comme le montre ce comparatif des coûts annuels pour une maison de 100m².

Comparatif des modes de chauffage les plus économiques en 2024
Type de chauffage Coût annuel (100m²) Prix de l’énergie Rendement
Pompe à chaleur air/eau 400-800€ Coût de l’électricité divisé par 3-4 300-400%
Bois-bûches (poêle) 600-900€ 60-90€/stère 70-80%
Granulés de bois (chaudière) 700-1000€ 350-500€/tonne 85%+
Gaz naturel (chaudière à condensation) 1000-1400€ ~0,10€/kWh >100% (sur PCI)

Ce tableau montre que le passage à une pompe à chaleur ou à un système à bois performant peut, à lui seul, réduire la facture de manière spectaculaire. Ces investissements, bien que lourds, sont souvent soutenus par des aides de l’État comme MaPrimeRénov’, qui peuvent en réduire significativement le coût initial.

Pour aller au-delà de la théorie et transformer votre logement en un véritable cocon de confort économe, l’étape suivante consiste à évaluer les solutions de rénovation et les aides financières adaptées à votre situation.

Rédigé par Alice Perrin, Alice Perrin est une "chasseuse de gaspi" et une blogueuse influente dans le milieu du "low-tech" et de l'habitat durable depuis 8 ans. Elle excelle à trouver des solutions écologiques et économiques pour améliorer le confort au quotidien.